Le S&OP, levier clé pour décarboner le transport

Si les initiatives se multiplient et attestent d’une transition progressive vers des solutions plus durables, on ne peut pas encore dire que les transporteurs routiers ont massivement fait le choix d’une énergie alternative sur le long terme. Plusieurs freins demeurent.

Si les poids–lourds représentent moins de 5% du total des émissions de gaz à effet de serre de l’Union Européenne, il n’en demeure pas moins que le transport est responsable du gros des émissions du secteur de la logistique. Sous l’impulsion des règlementations européennes, transporteurs et donneurs d’ordre se mobilisent.

Malgré cette volonté  commune, à ce jour, aucune énergie alternative ne domine encore le marché des poids lourds à long terme. Les transporteurs explorent et adoptent des solutions comme l’électrique, l’hydrogène, les biocarburants et le GNL, mais il n’y a pas de consensus clair sur une solution unique.

Parmi les causes que l’on peut évoquer, le coût d’investissement dans les technologies alternatives (véhicules et infrastructures de recharges sur site) et le manque d’infrastructures nécessaires (stations de recharge sur les réseaux routiers/autoroutiers) sont deux freins importants.

Le choix final dépendra donc du développement de ces technologies, de la baisse des coûts, des infrastructures disponibles et des réglementations en matière de réduction des émissions de carbone. La transition est en cours, mais elle se fait de manière progressive et varie selon les régions et les segments de marché.
La transition énergétique des flottes des transporteurs représente sans aucun doute une solution d’avenir, mais d’avenir lointain.

 

Agir immédiatement grâce au S&OP

En attendant cette transition à la fois coûteuse et complexe, les entreprises disposent d’un outil immédiatement efficace pour optimiser l’empreinte carbone du transport : la planification et la coordination des opérations logistiques ( S&OP ). Ce processus clé de gestion de la chaîne d’approvisionnement a un impact significatif sur la décarbonation dans le domaine du transport, en optimisant la planification et la coordination des opérations logistiques :

  • Alignement de la demande et de l’offre pour réduire les excès de stock et optimiser les chargements (planification de charges complètes) ;
  •  Choix plus éclairés sur les modes de transport et jouer plus efficacement sur la multimodalité ;
  •  Meilleur alignement entre les prévisions de vente et les prévisions de production, réduisant ainsi les livraisons en urgence qui sont celles qui coûtent et polluent le plus (charges incomplètes et non optimisées) ;
  • Meilleur équilibre entre la production et la distribution, afin notamment d’éviter les pics de transport ;
  • Meilleure collaboration entre les services sur le long terme, favorisant des choix de transport optimums et la réduction des trajets inutiles ;
  • Possibilité d’intégrer dans le S&OP un large éventail d’indicateurs de performance (KPI), dont ceux liés aux émissions de CO2.

Grâce à sa capacité de piloter et d’optimiser tous ces rouages, le  S&OP peut servir de plateforme stratégique pour déployer des opérations de transport plus vertueuses et plus durables à l’échelle de l’entreprise et de son écosystème de partenaires. Il est donc crucial, dans ce contexte de stratégie de réduction des GES, d’atteindre l’excellence opérationnelle, car elle aide à identifier et éliminer les gaspillages énergétiques, optimiser l’utilisation des ressources et réduire les émissions de carbone.

Dans un contexte de décarbonation, cela implique de repenser les processus de production, de logistique et de distribution pour les rendre plus respectueux de l’environnement, tout en maintenant ou améliorant la qualité et la productivité. Si besoin était, on le comprend une nouvelle fois : c’est le pilotage par la donnée qui, mieux que la transition énergétique des véhicules (ou en la précédant, en tous cas), permet d’optimiser les performances transport, et donc leur empreinte carbone.

ISO 14064 et Blockchain : plus loin dans la maîtrise des émissions CO2


L’ISO 14064 est une norme internationale qui spécifie les principes pour la quantification, la gestion et la réduction des émissions de GES. Elle exige également une transparence dans la gestion des émissions, notamment via la communication des résultats. Les entreprises qui l’adoptent s’engagent vers des objectifs quantifiés et doivent être capables d’en rendre compte – ce à quoi répond très bien le S&OP. D’une part, les objectifs de quantification, de gestion et de réduction des émissions de GES peuvent être intégrés dans le processus S&OP pour aligner la planification des opérations avec les stratégies de durabilité. Par exemple, le S&OP peut inclure des indicateurs de performance basés sur les émissions de GES, permettant une prise de décision plus éclairée, en lien avec les objectifs de réduction définis par l’ISO 14064. Les données de consommation énergétique et d’émissions peuvent également être intégrées dans les processus S&OP, permettant ainsi aux entreprises d’ajuster leurs opérations pour utiliser des sources d’énergie renouvelables ou des procédés plus efficaces.

D’autre part, le S&OP répond aux exigences de transparence car il permet de centraliser et de structurer les informations nécessaires dans des rapports intégrés. Cette démarche sera encore plus efficace et fiable en s’appuyant sur la technologie blockchain.

Intégrée au S&OP, la blockchain offre en effet une opportunité de transparence et de traçabilité sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Grâce à cette technologie, les entreprises peuvent enregistrer et suivre chaque étape du cycle de production et de distribution, garantissant que les actions et les décisions liées aux émissions carbone sont vérifiables, immuables et auditées en temps réel.

Cela permet non seulement de suivre les émissions en accord avec l’ISO 14064, mais aussi de s’assurer que chaque acteur de la chaîne d’approvisionnement respecte ses engagements en matière de réduction des émissions. La blockchain peut également faciliter la certification des réductions des émissions CO2, rendant les crédits carbones et les projets de décarbonisation plus fiables et traçables.

Le S&OP, la blockchain et la norme ISO 14064 peuvent donc être interconnectés pour créer une stratégie de planification des opérations durable, transparente et efficace.

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